Sur des fonds noirs évoquant l’univers, des motifs de recherche sur l’illusion prennent forme. Thierry du Bois puise dans l’imaginaire de la science et du quotidien. Il transforme des matières ordinaires pour créer une histoire trompeuse, floue par la perception du réel. Dans sa quête sur l’évolution des matières, la photographie d’un ingrédient se mêle à des phénomènes cosmiques. Les complexités de l’astrophysique semblent se lier à une simple recette de cuisine. L’appareil, fixé à 50 centimètres, devient un télescope et nous projette au cœur du cosmos. À chaque déclenchement, les flashs s’allument : « Que la lumière soit ! Et la lumière fut. » Avec des ustensiles de cuisine, il crée une nouvelle Genèse : « il sépara les eaux qui sont au-dessous de l’étendue. »
L’artiste manipule les codes de l’illusion, de la tromperie, de la fiction. Il utilise des matériaux simples pour perturber la notion du réel. L’infiniment petit devient l’infiniment grand. Par le mélange des formes et des couleurs, il laisse dissoudre les éléments. Thierry du Bois nous renvoie à un monde étrange, offrant l’illusion d’un univers parallèle. L’immensité devient tangible, et le voyage dans l’espace accessible à tous.
Peut-on se fier à la réalité que l’on voit ? L’art nous détourne-t-il de la vérité ? Selon Platon, « L’art serait une illusion d’une illusion ». Le mot « illusion », du latin « illudere », signifie « se jouer de ». Finalement, la photographie est-elle un mensonge pour l’homme ?